Le harle bièvre, un canard un peu perché !

Suite à un exploit à la cascade de Pissieu la semaine dernière, Caro s’aperçoit qu’elle n’est pas la seule dans l’eau… Un couple de harle bièvre l’accompagne.

la famille des canards

Des pattes palmées

Equipés de pattes palmées, ils appartiennent à la famille des canards. Très liés à l’eau, cette adaptation à la nage est fort pratique dans ce milieu. Leur forte densité corporelle leur facilite la plongée pour s’alimenter, avec, au choix, bec plat pour les herbivores, bec pointu pour les carnivores comme ici.

Une forte densité corporelle

Leur densité corporelle est un peu moins pratique pour le vol qui parait souvent laborieux et dont le décollage nécessite le plus souvent une piste dégagée où l’oiseau court sur l’eau pour « prendre de l’élan ».

Décollage de madame « avec élan »

Posé sur l’eau, ils sont également reconnaissable à leur position semi submergée tel un sous marin lors d ‘une escale…

Un dimorphisme sexuel marqué

Cette espèce présente un net dimorphisme sexuel. Le mâle a la tête vert foncé quasi noir et un corps blanc contrastant avec le milieu du dos noir. La femelle a une tête rousse et un corps uniformément gris. Dans les 2 cas, le cou est blanc, le bec est rouge.

Un migrateur partiel

Cet oiseau est fréquemment visible l’hiver sur les grands lacs de plaine où ils se rassemblent en grand nombre. Chez nous, sur le lac d‘Aix les bains ou d’Annecy.  Migrateur partiel, ces étendues d’eau regroupent aussi bien les individus provenant des pays du nord de l’Europe que ceux vivants à la belle saison dans les lacs et rivières plus haut en altitude.

Ce gros canard plongeur se nourrit essentiellement de poissons mesurant généralement moins de 10 cm de long. Il complète son régime alimentaire avec des mollusques, des vers, des insectes et des crustacés.

Regroupement sur lacs en période hivernale

A la belle saison, on le trouve près des fleuves et rivières, au bord des lacs et grands étangs, le long des côtes marines. Ici, le nant d’Aillon est un cours d’eau moyen, mais les 4 étangs de La Motte, le Châtelard et Lescheraines se situent, sans doute, sur son territoire. Chaque couple possède un territoire assez vaste permettant de limiter la surpêche.

Un couple en chasse à la belle saison

Un canard un peu perché

Le nid est placé dans un arbre creux, un grand trou dans une falaise ou à terre, à l’abri d’un fourré ou d’un arbre renversé. La femelle, avant de pondre, s’arrache son duvet ventral pour en garnir son nid. Le but de l’opération est double :

  • Dégarnir son poitrail du duvet au fort pouvoir isolant pour couver les œufs efficacement.
  • Fournir un édredon douillet et antidéperdition de chaleur pour la couvée quand madame s’absente..

En avril, mai, la femelle pond une dizaine d’œufs dont l’incubation dure 1 mois. A la naissance, les canetons quittent le nid pour vivre auprès de leurs parents sur l’eau, à proximité immédiate de la ressource alimentaire.

Des cascadeurs en herbes

Lorsque le nid se situe dans un arbre, les jeunes canetons, incapables de voler, se jettent dans le vide où branches et litière du sol forestier ralentissent leur chute. Vidéo des cascadeurs en herbes : Il ne s’agit pas du harle bièvre, mais la technique est la même…

Transport à dos d’harle…

Sur les étendues d’eau, les très jeunes harles bièvres, à la manière du grèbe huppé, sont assez souvent transportés par la femelle qui les juche sur son dos pour éviter la prédation par les poissons carnassiers comme le brochet.

Transport à dos d’harle