Un peu de spontanéité au jardin

La végétation spontanée, aussi désignée herbes folles ou plantes adventices, est la végétation qui s’implante et croît en un lieu sans y avoir été invité.

Eh bien, malgré ce manque de politesse, il est intéressant d’accueillir cette végétation dans un coin du jardin, pour de multiples raisons… Voyons cela ensemble.

Végétation spontanée, chenille, mésange…
et jardinier

Coup de pouce à la biodiversité

Tout d’abord, c’est un coin de votre jardin où la biodiversité sera à l’honneur. En effet, la faune locale s’est adaptée à cette végétation qu’elle côtoie depuis la nuit des temps, et la préfère, sans aucun doute, à une forêt de tulipes. Certaines espèces d’insectes, comme les papillons par exemple, voient leur chenille ne se développer que sur certaines plantes sauvages composant votre coin de végétation spontanée. Une partie de ces chenilles feront le régal des mésanges, qui s’installeront plus facilement dans votre jardin, puisque la nourriture y est abondante.

Coup de pouce au jardinier

La mésange, assez spécialisée dans la chenille, va au plus simple. Si une espèce de chenilles est en surabondance, elle tape dans le stock jusqu’à plus soif. Ainsi, elle participe activement à la régulation de papillons parfois gênants par leur surnombre au potager ou au verger.

Rappelons qu’au plus fort du nourrissage des oisillons, c’est 700 allers-retours au nid pour nourrir les jeunes. Potentiellement 700 chenilles gênantes dont la mésange vous débarrasse gratuitement, ou presque : 25 euros le nichoir pour un contrat de 5 ans renouvelable, franchement, ça vaut le coup.

L’ortie, une plante à réhabiliter

Je ne vais pas vous proposer d’inclure dès le début de votre expérience de végétation spontanée la fabuleuse ortie. Et pourtant, il faudra y venir… Une centaine d’insectes sont plus ou moins liés à l’ortie, sans compter les gastéropodes et les arachnides. Parmi ces insectes, on trouve une trentaine d’espèces de papillons dont une dizaine dépendent exclusivement de l’ortie pour leur survie : le vulcain, le paon-de-jour, la petite tortue et la carte géographique pour ne citer que les plus connus.

Quittons ce premier exemple qui montre qu’en favorisant les papillons et leurs chenilles au jardin, vous régulez les plus envahissantes d’entre elles au potager et au verger grâce au travail sans relâche des mésanges.

Végétation spontanée, puceron, coccinelle…
et jardinier.

Un autre aspect intéressant de la végétation spontanée est sa précocité. Dés le mois de mars, la végétation spontanée fait son apparition. Lorsque celle-ci est « en pleine sève » et que les températures commencent à être raisonnables, « maitre puceron, par l’odeur alléché » finit par sortir le bout de son nez. Et par effet ricochet, quelques temps après, demoiselle coccinelle s’invite également au banquet. Ainsi, lorsque vous commencerez votre potager, certes les pucerons seront là, mais leurs prédateurs aussi.

Sans végétation spontanée, mais avec une pelouse coupée trop ras et une haie de tuyas taillée au carré, le puceron attendra patiemment l’installation des jeunes plants au potager. Le temps que la coccinelle découvre le forfait de ce malfrat, qu’elle ponde, que les larves éclosent et soient prêtes à en découdre, les pucerons auront déjà fini de siroter la dernière goutte de sève de vos plants potagers.

Epilogue

Ainsi, que ce soit pour donner un coup de pouce à la biodiversité, ou au jardinier, un petit coin de végétation spontanée est toujours le bienvenu au jardin. « C’est bien beau de nous donner envie, mais comment qu’on fait ? ». On en parle la semaine prochain!