Qui s’y frotte, s’y pique…

Dans le monde des insectes, et en particulier dans celui des hyménoptères regroupant les différentes espèces d’abeilles, de bourdons et de guêpes, seules les femelles piquent ? Chez les moustiques, même tic !
Mais bon sang, quelle mouche les a donc piqués ???

bourdon et abeille : de quoi on cause?

Tout d’abord, mettons les choses au clair pour savoir de quoi on parle : le bourdon, n’est pas le mâle de l’abeille, appelé improprement faux bourdons, pas plus que la chouette est la femelle du hibou, la grenouille celle du crapaud. Il s’agit à chaque fois d’espèces différentes, je dirais même d’un ensemble d’espèces différentes. Il existe des espèces de grenouilles, des espèces de crapauds…

Apport riche en protéines recommandé

Le cas du moustique

Réglons le cas du moustique en premier, car un peu différent des 2 autres. Madame moustique vous pique une fois fécondée, juste après l’accouplement. Ce n’est pas tant que les ébats amoureux, « ça creuse », mais c’est que le sang prélevé constitue une source de protéines indispensables au bon développement de ses œufs.

Moustique femelle

Le mâle n’ayant pas la chance de porter la vie, n’a donc pas besoin de ce « complément alimentaire de grossesse ». Cet apport de protéines indispensable en début de vie se retrouve ailleurs dans le monde animal :

Même besoin chez les oiseaux…

Chez bon nombre d’oiseaux, même si papa et maman sont plutôt fans de graines, l’alimentation des jeunes oisillons est faite d’insectes. C’est le cas des moineaux, des verdiers, des chardonnerets. Ainsi, à la belle saison, ces oiseaux participent également à réguler les populations d’insectes de votre jardin aussi bien que les mésanges. On dit merci qui ?

… comme chez les guêpes.

Chez les guêpes, même si papa et maman préfèrent butiner les fleurs à la recherche de nectar comme de « vulgaires » abeilles, les larves sont nourries au steak de mouche. En v’là donc d’autres qui participent également à réguler les population d’insectes du jardin…

Guêpe préparant le steak pour les petits

La défense de la progéniture.

Les insectes vivant en colonie comme les abeilles, les bourdons, les guêpes, ne nous piquent pas pour un quelconque prélèvement, mais au contraire, pour une petite injection… de venin, dont ils espèrent que l’on se souviendra. Ils, enfin, devrais-je dire, elles, nous piquent pour se défendre. D’abord pour défendre la colonie qui contient ce qu’il y a de plus cher à leurs yeux, leur progéniture, et parfois aussi des réserves alimentaires. Enfin, en cas de manipulation accidentelle ou pas, elles piquent dans le cadre très strict de « la légitime défense ».

Mais puisque c’est pour protéger le bien commun, pourquoi le mâle ne pique-t-il pas ? Parce que le mâle ne participe pas, ou si peu, au travail de la colonie. Il vit souvent à son crochet, et n’a pour véritable rôle que de se reproduire… A sa décharge, car le portrait qu’on vient de lui tirer n’est pas très glorieux, avec toute la bonne volonté du monde, il ne serait pas très utile dans la protection de la colonie, puisqu’il n’est pas équipé de dard.

En effet, le dard, qu’il soit réutilisable comme chez la guêpe ou qu’il entraine la mort de l’assaillante comme chez l’abeille, est une transformation de l’ovipositeur. L’ovipo quoi ?  C’est un appareil type seringue, dont les femelles de certaines espèces d’insectes sont équipées pour déposer leurs œufs dans des endroits propices à leur incubation : dans le sol, dans des végétaux vivants, dans du bois mort, dans d’autres animaux pour les parasiter. Une fois éclos, ces larves  continuent leur développement en toute autonomie.

Les femelles d’abeilles et de bourdons n’abandonnent pas leur progéniture, mais participent activement à leur élevage. Elles n’ont donc que faire de cet outil qu’elles ont recyclé en arme de poing.