le Rouge-gorge : un solitaire, lève-tôt et couche-tard…

On savait le rouge-gorge plutôt teigneux à la belle saison, défendant son territoire à gorge déployée, et prêt à en découdre avec ses congénères qui auraient fait la sourde oreille. Eh bien les rigueurs de l’hiver n’adoucissent pas les mœurs de notre piaf au plastron rouge.

Le rouge-gorge qui a investi votre jardin et votre mangeoire cet hiver est un touriste originaire de la forêt derrière chez vous, ou d’un pays du nord de l’Europe, fuyant dans les 2 cas les rigueurs de l’hiver.

Dès son arrivée sur place, le rouge-gorge défend sa résidence secondaire contre les intrus de la même espèce que lui. Cela explique que l’on peut entendre claironner le volatil quasi toute l’année : c’est son alarme à lui, qui fonctionne plutôt en préventif… avant même l’intrusion, on n’est jamais trop prudent.

Cela explique aussi qu’à la mangeoire, vous ne le verrez pas en bande organisée, comme ces gangsters de moineaux, mésanges ou autres verdiers qui perdent la notion de territoire l’hiver. En général, il n’y a donc qu’un seul individu de rouge-gorge qui fréquente votre banquet.

Et pour tout dire, n’appréciant guère la foule, le rouge-gorge s’invitera au festin dans des moments plutôt calmes de la journée. Et notre ami a un atout : c’est un oiseau des sous-bois dont la vue est ainsi parfaitement adaptée à la mi-ombre. Cela en fait un lève-tôt et un couche-tard, ce qui lui convient parfaitement. Il s’active particulièrement à ces 2 moments extrêmes de la journée, évitant ainsi la foule du grand jour, préférant une luminosité plus importante pour compenser une vue moins performante.