Hôtel à insectes, épisode 3 : comment?

Les nichoirs à insectes ne datent pas d’aujourd’hui. Les scientifiques ainsi que des générations de jardiniers, ont depuis fort longtemps créé des abris pour attirer les insectes.

Les premiers, depuis le 18ième siècle, pour des raisons pratiques, permettaient d’observer les insectes à 2 pas de leur laboratoire sans avoir à courir au grès du hasard. Les seconds, pour mieux les détruire, avant l’avènement des insecticides chimiques de synthèse après la 2d guerre mondiale. Dans les 2 cas, de nombreux modèles ont été réalisés et améliorés au cours du temps et sont aujourd’hui à la base de nos hôtels à insectes.

3 types de modèles fonctionnent bien et retiendront notre attention. Chacun d’entre eux peut être utilisé par différentes espèces d’insectes communs ou plus rares, permettant à la fois d’être sûr d’observer de l’activité mais aussi de proposer un hébergement aux espèces en déclin.

Le tube creux

Le premier modèle est un nichoir. Il va permettre aux abeilles et guêpes solitaires de venir pondre. Il s’agit d’un tube creux, bouché à une extrémité, de 15 à 20 cm de long et dont le trou est de 2 mm à 12 mm de diamètre. 2 mm ??? Eh oui, certaines abeilles solitaires sont minuscules et pondent dans des chaumes de blés… Pour attirer un maximum d’espèces, le mieux est de proposer une multitude de diamètre. Pour être sûr que votre hôtel soit occupé, le diamètre 7 ou 8 mm est idéal pour l’osmie rousse et l’osmie cornue, des habitués des lieux.

Il s’agit le plus souvent de petits fagots de tiges de plantes creuses incluant un « nœud » de la plante pour la cloison du fond : bambous, roseaux, cannes de Provence, Angélique, …

Il peut s’agir également d’une buche de bois percée avec des mèches de diamètres différents. Pensez à poncer l’entrée du trou pour supprimer toutes les échardes qui, pour une taille de guêpe, sont de véritables obstacles.

Enfin, ces tubes doivent être positionnés à l’horizontal ou légèrement penchés vers l’avant, jamais vers l’arrière, au risque de noyer tout le monde à la première averse. Isolés du sol pour limiter l’humidité (50 cm de haut minimum), de préférence au soleil. L’ensemble doit être bien arrimé contre un mur ou un arbre, les larves passant l’hiver dans l’abri.

l’espace cosy

Le 2ième abri permet aux espèces nocturnes de passer la journée, aux bestioles diurnes de passer la nuit, et pour certaines, sous forme adulte, de passer l’hiver. Tout ce petit monde pourra ainsi dormir sur ses 2 antennes sans avoir à se méfier des prédateurs, ni de la météo…

Il s’agit de remplir de la paille de bois dans un récipient dont l’accès se fait par le dessous, permettant de protéger le tout des intempéries. C’est le cas du très connu pot de fleur, qu’on calera à un embranchement d’arbre, voire que l’on placera au sol. On évitera de le suspendre à un fil, seul accès peu praticable pour les insectes ne volant pas. La paille de bois se trouve au rayon fruits de votre épicerie, elle protège le postérieur délicat des plus fragiles d’entre eux comme les pêches, nectarines et brugnons.

Le loft

Ce 3ième et dernier modèle peut à la fois servir de nichoir pour des guêpes dites polistes, ou d’abri hivernal pour certaines espèces de papillons. Dans les 2 cas, il offre une protection contre les prédateurs et les intempéries. Il s’agit d’un simple nichoir à mésanges dont l’entrée est réduite à 1 ou 2 fentes verticales d’1 cm de large et de 5 cm de haut. Ainsi, le papillon entrera à l’intérieur, ailes repliées. il est a posé contre un arbre ou un mur, à hauteur d’homme.