Hôtel à insectes, épisode 1 : pour qui?

Les locataires de l’hôtel à insectes

Comme son nom l’indique, l’hôtel à insectes accueille des … insectes ! Mais pas seulement ! les milles pattes de la famille des myriapodes, les cloportes de celle des crustacés, et les araignées, sont également de la partie. Des hôtels à « petites bêtes » seraient donc un terme plus approprié.

Abeilles et guêpes solitaires

Parmi les plus connus et les plus facile à observer, vous avez les abeilles et les guêpes solitaires qui vont nicher dans les tiges creuses ou les buches percées. Pour savoir avec certitude s’il s’agit de l’une ou de l’autre, il faut observer les réserves que l’insecte rapporte au nid : si c’est du pollen, c’est une abeille, si c’est de la viande (criquet, araignée…) c’est une guêpe. Abeille et guêpe sont toutes 2 végétariennes à l’état adulte et se nourrissent donc de nectar et de pollen. Les larves de l’abeilles sont également végétariennes, par contre celles de la guêpe sont strictement carnivores.

Guêpes sociales

Les guêpes du genre poliste trouvent toujours dans un hôtel à insectes un recoin à l’abri pour y installer leurs nids de papier. Ce groupe de guêpes sociales, il en existe un grand nombre d’espèces, bâtissent des nids de taille modeste. Facilement reconnaissable, il n’est pas complètement refermé avec juste un trou d’entrée, mais semble loger dans une ombrelle ouverte. Les cellules larvaires, alignées sur un seul rayon, sont donc facilement observables.

Le trio de tontons flingueurs

A condition d’être installé au bon endroit, votre hôtel à insectes pourra également accueillir le trio de « tontons flingueurs » qui vont régler leurs comptes aux pucerons du jardin.

Le forficule

Le forficule, ou perce oreille, même s’il n’a jamais percé les oreilles de quiconque, est un insecte nocturne. Après une nuit de dur labeur, Il appréciera, la journée, de se reposer dans votre hôtel à insectes à l’abri des prédateurs. Il peut également l’utiliser pour muer. Les insectes ont une carapace rigide, et doivent régulièrement changer de peau à mesure qu’ils grandissent comme nos enfants changent d’habits. Il est important d’être bien à l’abri pendant cette phase critique : la mue rend la fuite impossible et la nouvelle carapace protectrice durcissant à l’air, ne sera pas efficace dans un premier temps.

La chrysope, ou demoiselle aux yeux d’or

Parmi les dévoreurs de pucerons, nous trouvons également la chrysope, appelée également « demoiselle aux yeux d’or ». Elle fréquente l’hôtel plutôt en hiver pour se protéger des conditions météo à cette saison. Si les adultes se nourrissent de nectar et de pollen favorisant la pollinisation, les larves, elles, dévorent pucerons, jeunes chenilles, acariens, aleurodes des thrips, cochenilles farineuses… un vrai insecticide sur pattes. Avec 3 générations en moyenne par an, plusieurs centaines d’œufs par ponte, une activité qui s’étale d’avril à  septembre, la chrysope est, sans conteste, la meilleure amie du jardinier. Bien plus précoce que la coccinelle, elle élimine les premières colonies de pucerons avant qu’ils n’atteignent le seuil de nuisibilité. Une larve de chrysope va croquer environ 500 pucerons à l’état larvaire, ce qui fait donc 150 000 pucerons qui passent l’arme à gauche à chaque ponte de chrysope.

La coccinelle

Enfin, le 3ième larron est notre fameuse et sympathique coccinelle. Comme la chrysope, c’est une visiteuse hivernale de l’hôtel, elle est bien trop occupée le reste de la saison à bouloter les pucerons. Chez la coccinelle, larves et adultes se délectent de ces suceurs de sève sans doute bien juteux. Attention aux méprises, les larves de coccinelle sont aussi moches que les adultes sont beaux. Apprenez à les reconnaitre pour les maintenir au jardin !