Animal blessé, les bons gestes

Après avoir déterminé qu’il ne s’agissait pas d’un jeune, en particulier pour certaines espèces d’oiseaux qui ont cette fâcheuse habitude de vouloir quitter le cocon familial avant l’heure, vous voilà fort dépourvu, « façon cigale, quand la bise fut venue » face à la détresse d’un animal sauvage blessé.


Nous allons tenter, ici, de remplacer les vieux réflexes, assez naturels mais sans intérêt, voire néfaste pour l’animal blessé, par des gestes simples et efficaces.

Isoler l’animal

Placer l’animal dans un carton percé avec un vieux chiffon au fond. Déposer ce carton dans un lieu calme, à température modérée. « Réservez » en attendant les consignes du centre de sauvegarde. Aussi simple qu’une recette de cuisine !Pas de câlins réconfortants qui n’apaisent que vous. Un animal sauvage n’est pas un chat, et vous ne serez jamais, aux yeux de la victime, un héros lui sauvant la vie, mais un prédateur potentiel aux rituels étranges avant le sacrifice de sa petite proie. Chaque caresse est pour l’animal une tentative ratée de se faire croquer, et donc un stress supplémentaire.

Ni à manger, ni à boire

Ne donnez, ni à manger, ni à boire. C’est souvent un réflexe qui part d’une bonne intention, mais c’est une fausse bonne idée. Pour comprendre pourquoi, la comparaison avec l’homme est parlante. Vous propose-t-on un plateau repas, avec un « canon de rouge », lorsque vous arrivez aux urgences ???

De plus, êtes-vous certains de connaitre le régime alimentaire de l’animal que vous êtes en train de secourir ? J’ai souvent vu des personnes proposer des graines de tournesol à des oiseaux strictement insectivores… le blessé, un peu vexé, ne vous en voudra pas, mais cette attention n’est pas nécessaire.

Pire, il arrive que des personnes forcent l’animal à boire et à manger, avec seringue, et pince à épiler. Certains animaux peuvent ainsi mourir étouffés par une fausse route avec l’eau et d’autres encore, risquent un développement anarchique dû à une alimentation non appropriée. Soyons humbles et ne jouons pas avec la vie de ces animaux.

Contacter un centre de sauvegarde

Lorsque l’animal blessé est en sécurité dans son carton, appelez un centre de sauvegarde de la faune sauvage, et laissez-vous guider. Ne tentez pas de soigner vous-même l’animal, devenir vétérinaire, c’est 6 ans d’études minimum, cela ne s’apprend pas en 5 minutes sur le bord de la table de la cuisine… Et même le vétérinaire est souvent fort dépourvu (encore la bise) face à des animaux sauvages dont il ne connait quasi rien.
Et surtout, détenir un animal sauvage est INTERDIT par la loi et tant mieux, il y a bien assez d’espèces domestiques pour satisfaire tout le monde.